Rafael Pinedo – Plop

Plop est un livre de l’argentin Rafael Pinedo publié dans sa traduction française aux éditions Arbre Vengeur.

Couverture de Plop de Rafael Pinedo, aux éditions Arbre Vengeur.

Couverture de Plop de Rafael Pinedo, aux éditions Arbre Vengeur.

Plop, c’est tout d’abord un récit de science-fiction prenant place dans un monde post-apocalyptique.

Ce monde est froid, gris, triste et violent.
L’auteur nous dépeint un monde où la tradition rassemble, où la tradition fait foi. Il n’y a plus d’espoir, seulement la lutte pour la survie pour un jour supplémentaire à ramper sous cette pluie constante.

Il pleut. Toujours.
Des fois très peu, comme de l’eau qui flotterait.
D’autres fois, souvent, c’est un mur liquide qui cogne la tête.
Il n’y a que celle-ci qu’on peut boire. Une fois qu’elle tombe, elle devient impure. « Polluée », c’est le mot que les vieux emploient.
On marche dans la boue, entre de grands tas de ferraille, de décombres, de morceaux de plastique, de chiffons pourris et des boîtes de fer-blanc rouillées.

 

Par son style d’écriture imposant, l’auteur se permet de tout décrire. La violence et le sexe sont omniprésent, sans émotion, sans jugement de quiconque. Ce qu’on n’aurait jamais lu ailleurs, on le retrouve ici tout naturellement, c’est comme ça pour les membres du Groupe, des personnes nomades partageant les mêmes traditions et le même objectif pour le lendemain, la satisfaction de leurs besoins primaires (manger, boire, se défendre, avoir un habitat, se protéger du froid… : survivre).

On les a initié tous les trois à la fois.
C’était très important. Ils commençaient à être adultes. A partir de ce moment, ils devaient respecter le tabou.
La cérémonie a duré deux jours.
Le premier jour, ils ont dû aller et venir, jusqu’à la tombée du soleil, dans tout le Camp, nus, chargés de pierres, pour s’habituer au travail.
Les gens du Groupe riaient, parfois certains ajoutaient une pierre au sac qu’ils portaient sur le dos.
Le lendemain, on les a utilisés, par ordre. D’abord, ils ont été utilisés par le Secrétaire de la Brigade, ensuite par le SousSec. Ils avaient été tous utilisés beaucoup de fois auparavant.
Le Secrétaire préférait les fillettes ; c’est pourquoi avec Urso et Plop, ça a été presque par obligation, pour qu’ils sachent qui était le vrai mâle. Parce que, comme il disait toujours :
– Les couilles restent en dehors de la Brigade, le seul à avoir des couilles ici, c’est moi.
Ensuite, on les a suspendus par les bras tout l’après-midi, pour qu’ils s ‘habituent aux châtiments.
Et les gens du Groupe ont commencé à se réunir pour voir la partie du tabou. C’était ce qui les amusait le plus.

 

Plop, c’est aussi le nom d’un membre du Groupe qui n’a pas fini dépecé et donné comme nourriture aux porcs comme souvent cela arrive.
Avec un style tout aussi glaçant que ne l’est ce monde, Rafael Pinedo nous fait suivre cet « enfant » dans son intégration des différentes valeurs de son groupe. On suit Plop dans ses souffrances, on découvre cette vie barbare qui est son quotidien.

 

Le style d’écriture est haché mais pas désagréable au contraire. Ce récit de 170+ pages est découpé en chapitres allant de 1 à 4 ou 5 pages. Les phrases sont courtes elles aussi et quelques mots suffisent la plupart du temps pour être introduit dans une scène. L’imagination est très sollicitée. Il y a peu de descriptions, elles sont rendues superflues.
Le fond du récit est terriblement sombre, il n’y a pas de limite, le libre arbitre semble avoir disparu. La forme du récit casse cela et nous permet d’aborder ce monde tangible ravagé par la vie elle-même, ces personnages finalement attachants, desquels on se rapproche au moins durant un temps.

Il s’agit d’un récit dans un monde post-apocalyptique comme on en voit peu. Pas de zombies, pas de civilisations entrain de se reconstruire ou autre méta-récit sur la grande Histoire du monde que l’on découvre. On reste auprès des personnages. Notre narrateur est tout comme nous, spectateur. L’auteur nous laisse alors nous plonger, à notre imagination, dans cette petite histoire qu’est la vie de Plop.

Bref, un récit original à lire tranquillement, sans bruits parasites pour s’échapper un moment.

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