Hashima « Gunkanjima » – Vestiges d’une ère industrielle passée

Toute personne amateur de lieux urbains abandonnés ou qui a simplement vu le dernier James Bond, Skyfall, connaît, ne serait-ce que visuellement, Gunkanjima. Une petite île recouverte d’immeubles en béton dorénavant abandonnés.

Gunkanjima, « l’île navire de guerre » en japonais, est le surnom de l’île japonaise Hashima. Il s’agit d’une île de 61 km² entièrement urbanisée après la découverte d’un important gisement de charbon en 1810.

Les premiers habitants s’installent en 1887 et l’exploitation de la mine commence quelques années plus tard après le rachat complet de celle-ci par l’entreprise japonaise désormais bien connue, Mitshubishi. A partir de là, la firme a aménagée l’île de sorte que les ouvriers de la mine puissent exploiter ses ressources directement, sans temps de transport chaque jour pour se rendre sur place.

Gunkanjima - Carte postale

Gunkanjima – Carte postale de l’époque

Le groupe fait rapidement construire sur l’île toutes les infrastructures nécessaires à la vie de tous les jours. L’île se dote d’habitations, de commerces et d’écoles. Un hôpital est aussi mis en place.

Gunkanjima, vue générale - Photographie de kntrty

Gunkanjima, vue générale – Photographie de kntrty

C’est à ce moment, en 1916, que le premier grand immeuble en béton du Japon (9 étages) est construit. De nombreux suivront jusque dans les années 50. Ils serviront surtout d’habitations pour les ouvriers et leurs familles, toujours plus nombreux sur l’île. L’un des ensemble les plus connus (le block 65) dispose ainsi de 317 appartements.

En 1959, l’île atteint son pic de population le plus important : 5 259 habitants. L’île détient alors un record de densité avec 83 500 habitants au km² ce qui en fait l’île la plus dense en population au monde.

Cependant, les années 60 voient l’émergence des ressources pétrolières et celles-ci remplacent très vite l’utilisation du charbon dans quantité de domaines. Gunkanjima est alors fermée par Mitsubishi en 1974 et tous ses habitants sont évacués. Elle devient interdite au public et est laissée à l’abandon.

En 2002, Mitshubishi cède l’île aux communes environnantes. La ville voisine de Nagasaki dépense quelques années plus tard environ 750 000 euros pour sécuriser les infrastructures et permettre la visite du site par des touristes.

En 2009, soit 35 ans plus tard, Gunkanjima retrouve enfin une seconde vie. L’ouverture au public est effectuée et de nombreux anciens habitants en profitent pour découvrir les vestiges de leurs habitats, d’un temps maintenant révolu et habité dorénavant par une nature qui a reprit ses droits.

Je vous parlais en tout début d’article du James Bond, Skyfall. En fait, aucun tournage n’a eu lieu sur l’île en elle même. Des bâtiments ont été reconstitués en studio et le reste est simplement de l’image de synthèse. On peut imaginer facilement que les conditions très pauvres des vrais bâtiments de l’île représentaient un risque trop important pour les équipes de tournage.

Une bonne surprise pour la fin, Google Street View est disponible pour explorer Gunkanjima. En effet, la firme a envoyé un de ses employés parcourir les différentes allées de l’île. Google a effectué une vidéo sur les coulisses de cette escapade très incongrue.

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