The Banner Saga

The Banner Saga est un jeu paru en 2013, développé par trois anciens de BioWare (Baldur’s Gate, Neverwinter Nights, Mass Effect, etc.), qui ont financé ce projet indépendant via Kickstarter.

 

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Tout de suite, on peut dire qu’il s’agit d’un jeu vraiment créatif, tant dans son aspect graphique que dans son concept (moins dans son histoire, mais elle se prête bien au format du jeu).

Le jeu est situé dans un univers de high fantasy dans lequel humains et « varls » (des géants) coexistent sur un continent qui rappelle bien sûr les paysages nordiques, dont le jeu tire son inspiration. Le gameplay est en gros divisé en deux parties qui s’alternent : des séquences de bataille représentées par un tactical somme toute très classique (mais qui fonctionne bien), et, entre deux combats, la partie intéressante du jeu : le mode caravane.

La partie combat, sympa mais pas non plus follement innovante.

La partie combat, sympa mais pas non plus follement innovante.

En effet, on ne dirige pas seulement un héros et son entourage, mais également une cohorte de plusieurs centaines de réfugiés, villageois et guerriers, qu’il faut nourrir au fur à mesure que les jours s’alternent et que la caravane avance, lentement mais sûrement, vers la prochaine ville ou le prochain point d’intérêt. Ça ajoute un côté gestion assez inattendu au jeu, étant donné que les voyages sont parsemés d’événements aléatoires qui conduisent à faire pas mal de décisions sur l’avenir de la cohorte. Ça transforme un passage qui est souvent chiant dans d’autres jeux (se déplacer vers le prochain gros truc) en partie la plus intéressante du jeu.

Et ça marche. Avec un minimum d’éléments (une gestion simpliste de la bouffe et du moral, la possibilité de faire des pauses, et ces quelques événements imprévus), on arrive vraiment à créer une atmosphère. Atmosphère d’épuisement, lorsque la caravane arrive finalement à un village isolé après avoir passé deux semaines sur une route de montagne. Atmosphère joyeuse, lorsqu’un chargement inattendu de vivres est découvert sur le bord du chemin. Atmosphère triste, enfin, lorsqu’un personnage majeur meurt tragiquement lors d’un traquenard, ou que les ressources s’épuisent et que les réfugiés commencent à mourir de faim.

Ce qu'on fait dans la majeure partie du jeu : errer de village en village en essayant d'aider comme on peut.

Ce qu’on fait la plupart du temps : errer de village en village en essayant d’aider comme on peut.

On m’avait pas mal prévenu que le gros problème de ce jeu, c’est qu’il est supposément buggué. L’est-il ? Pas vraiment. Pas dans le sens que j’attendais du moins, à savoir crash windows et autre glitch graphique; aucun problème de ce côté là. Non, ce qui gène dans Banner, c’est plus des petites incohérence dûes à la nature très « choose your own adventure » du titre, riche en fourche dans les histoires. À un moment par exemple, j’ai eu un événement aléatoire où j’assiste à une discussion entre les géants de la caravane… sauf qu’à ce moment là, je n’avais plus de géants dans ma caravane. Lors d’un autre dialogue, un personnage se plaint que l’assassin de son mari voyage avec nous: problème, bien que j’aurais en effet pu accepter ce type dans l’équipe, je ne l’ai pas fait, mais il semblerait que les développeurs ont oublié de considérer ce scénario. C’est pas grand chose, et nullement bloquant, mais ça casse forcément l’immersion, qui est pourtant le gros point fort du jeu.

Un des nombreux dialogues du jeu.

Un des nombreux dialogues du jeu.

Autre point faible : le jeu est trop court. C’est un problème non seulement en terme de plaisir de jeu, bien sûr – on en veut plus ! – mais également en terme de scénario : à la fin, beaucoup, beaucoup de questions restent sans réponse. Le jeu dispose d’une carte du monde, et en la regardant on se rend compte que l’on n’explore dans le jeu que, au mieux, 50% du monde connu. C’est dommage, et ça met un peu en exergue le fait que bien que le concept « d’aventure sur rail » soit relativement sympa, on aimerait aussi pouvoir explorer un peu plus l’univers par nous mêmes.

Heureusement et comme tout bon jeu, Banner Saga a d’autres atouts : un univers intéressant (bien que peu original) basé sur les sagas nordiques ; une bande son de très grande qualité, parfois même avec des paroles en islandais ; et surtout, de un très beau style graphique. Tout le jeu utilise un style en dessin, qui n’est pas sans rappeler les artworks souvent publiés lors du développement d’autres titres, sauf qu’ici c’est tout le long. C’est très joli, et confère un charme unique à ce jeu déjà pas commun.

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